IN - Jaisalmer

Du 31 Mai au 02 Juin 2012

Le 31/05/12 : Notre train arrive à Jaisalmer à 5h du matin. La courte nuit en compartiment couchette, avec climatisation, s’est plutôt bien passée mais nous ressentons quand même le manque de sommeil. Nous sommes attendus à notre descente du train par le gérant d’une guesthouse, un ami du gérant de la guesthouse de Jodhpur qu’il nous a recommandé. Nous passons au travers des rabatteurs et sommes emmenés en voiture jusqu’à la guesthouse, située en périphérie du fort.
Nous n’avons qu’une envie, prendre une chambre et nous recoucher mais le gérant ne l’entend pas de cette façon et essaie de nous vendre son excursion dans le désert à dos de dromadaire, le fameux Camel Safari. Il insiste lourdement, son anglais est difficile à comprendre, son honnêteté semble suspecte, notre attention n’est pas à son maximum, notre patience finit par atteindre sa limite… Fred part à la recherche d’une autre guesthouse dans l’enceinte de la forteresse. Il rencontre « Little Johnny » qui tient la guesthouse Deep Mahal et se laisse convaincre d’y séjourner. Little Johnny nous propose sa meilleure chambre climatisée à prix réduit, sûrement l’une des plus belles chambres de notre voyage, avec les murs en pierre taillée et deux lits king size. Avant d’aller nous reposer, il nous présente ses différents Camel Safari, l’attraction principale de Jaisalmer. Nous avons le choix entre un Safari très touristique dans des dunes proches et semble t’il couvertes de détritus, et un Safari non touristique, dans des dunes éloignées, à l’écart de la civilisation polluante. Little Johnny nous recommande le Safari non touristique 2 jours/1 nuit dans le désert. C’est aussi celui-ci qui nous intéresse le plus mais le tarif annoncé est vraiment très élevé. Nous tentons de négocier mais c’est peine perdue, nous n’obtenons qu’une très faible remise. Little Johnny justifie le prix par le fait que la qualité de la prestation soit excellente. Nous hésitons longuement puis la fatigue prend le dessus et nous décidons d’accepter l’offre de Little Johnny car nous n’avons pas le courage d’aller comparer avec les autres agences. Enfin, nous pouvons aller nous reposer, il est alors 10h.

 

Au réveil, le thermomètre annonce 48°C, nous partons à la découverte de cette ville jaune qui se trouve au fond du désert de Thar. Située à 100 km de la frontière du Pakistan, elle possède une magnifique forteresse entourée par un rempart de 5 km. A l’intérieur, il y a des logements, de nombreux restaurants et guesthouses mais aucune voiture car les ruelles sont trop étroites. Le cœur de la forteresse a un certain charme. En sortant des remparts, la ville est plus animée et nous retrouvons les bruits et odeurs habituels. A cette période, il y a peu de touriste et nous sommes donc les cibles principales des rabatteurs et vendeurs en tout genre. Nous rencontrons un homme qui se dit être un homme du désert venu en ville pour faire quelques achats pour sa famille. Il nous met en garde contre les arnaqueurs qui traînent dans le coin et se propose de nous accompagner pour nous montrer un peu la ville et nous emmener dans des boutiques qui pratiquent des prix convenables. Un peu méfiant au début, nous finissons par accepter car il parait sympa. Ce sera l’occasion d’en connaître un peu plus sur la vie d’un homme du désert. Il nous emmène devant des havelî, ce sont des maisons de maître remarquables, ornées d'un travail très fin de la pierre. Nous allons ensuite dans deux boutiques où nous faisons quelques achats de vêtements pour nos deux prochains jours dans le désert. Nous ne serons jamais si notre homme du désert a touché une commission mais si c’est le cas, elle n’a pas dû être très élevée car nous avons été assez solides sur les négociations de prix. Notre homme du désert finit par nous demander de lui payer à boire. Nous acceptons volontiers car il fait chaud et qu’au final il est bien sympathique. Il nous propose ensuite de se retrouver dans la soirée pour dîner ensemble dans un restaurant local. Nous acceptons en le prévenant que par contre nous ne lui paierons pas son repas. Avec l’expérience du voyage, nous savons qu’il vaut mieux mettre les choses au clair avant d’aller plus loin.


Nous retrouvons notre homme du désert un peu plus tard dans la soirée. Sur sa demande, nous lui avons apporté quelques vêtements que nous n’utilisons plus et dont nous allions finir par nous débarrasser. Il nous emmène dans un restaurant, il est beaucoup plus réservé que cet après midi et finit par nous dire qu’il n’a pas assez d’argent pour payer son repas. On a l’impression qu’il essaie de profiter un peu de nous mais malheureusement il n’est pas tombé sur les bons touristes car nous l’avons prévenu et nous ne changerons pas de position. Du coup, nous sommes un peu mal à l’aise et n’apprécions pas vraiment notre repas.

Le 01/06/12 : A peine levé, nous quittons Jaisalmer en Jeep pour rejoindre le désert et nous lancer dans notre Camel Safari. Avant de partir nous rappelons à Little Johnny qu’il nous a promis du poulet pour le déjeuner (oui il est souvent nécessaire de rappeler aux Indiens leur promesse si on veut pouvoir en bénéficier). Du coup il enfourche sa moto et revient dix minutes plus tard avec un poulet vivant sous le bras qui prend place dans le coffre de la Jeep. Après quelques kilomètres de route, nous nous arrêtons dans le village où vit la famille de Little Johnny. L’accueil est amical, les enfants viennent à notre rencontre pour être pris en photo, les maisons en pierres sont rudimentaires et il n’y a quasiment aucun meuble à l’intérieur. Nous posons quelques questions aux habitants pour essayer de comprendre leur manière de vivre qui semble très simple mais la visite s’arrête là et nous reprenons la route pour rejoindre notre chamelier attitré, le dénommé Matar. Celui-ci nous attend tranquillement en bordure de désert avec ses trois dromadaires. Chacun grimpe sur sa monture et nous entamons notre première balade dans ce désert fait de cailloux, de petits buissons et d’éoliennes. Pour le coup Little Johnny nous avait prévenus mais on ne s’attendait pas à ça. Des centaines d’éoliennes ont poussé ces dernières années au milieu du désert et dénaturent complètement le paysage et l’atmosphère. Pire que les éoliennes, les lignes à hautes et moyennes tensions traversant elles aussi le désert.
Ca cogne dure, nous nous arrêtons à l’ombre d’un arbre pour déjeuner. Nous ne sommes pas seuls, des troupeaux de chèvres et de moutons en liberté grignotent tout ce qui traîne. Nous nous installons confortablement car la pause va durer presque trois heures. Au menu, poulet accompagné de petits légumes, de riz et d’épices. Notre courageux poulet n’ira donc pas plus loin, Matar aidé de Thomas se chargent de lui régler son compte puis Matar se lance dans la cuisine pendant que nous nous reposons. Après avoir avalé le repas, encore une petite sieste, puis Matar se lance à la recherche des dromadaires qu’il a laissé se balader en toute liberté. Nous remontons sur nos bestiaux et repartons à travers le désert. Nous nous arrêtons un peu plus loin dans un village et sommes cette fois-ci accueillis par une dizaine de gamins excités. Rapidement on se rend compte qu’ils sont très intéressés par notre argent et nos biens. Ils nous demandent de leurs donner de l’argent, des stylos… Mais nous n’avons rien alors ils se rapprochent de nous, nous touchent et essaient de nous prendre les montres qui sont à nos poignets. Ils deviennent un peu trop oppressant et surtout très agaçant. Fred décide de faire le tour du village pour leur échapper et voir ce qu’il peut y avoir d’intéressant. Les gamins le suivent et tentent d’ouvrir son sac qu’il porte sur le dos. Fred qui prend ça pour un jeu au début finit par vraiment être agacé et n’a qu’une envie, quitter ce village. De retour auprès de Thomas, celui-ci lui fait remarquer que son sac est ouvert. Fred fait l’état des lieux et s’aperçoit qu’il lui manque quelque chose. Les gamins ont réussi à lui voler un petit cadenas. Fières de leur acte digne des pickpockets les plus expérimentés, ils nous narguent avec un air narquois des plus désagréables. Ni les adultes présents, ni notre guide n’y changera quelque chose. A croire que tout est permis pour ces rejetons qui ne doivent pas avoir plus de cinq ou six ans pour les plus âgés. Nous quittons ce village, très déçus de la façon dont les choses ont tourné et du comportement de notre guide. A notre avis, ce n’est pas la première fois que cela arrive. Un peu plus loin, nous arrivons devant la dune de sable où nous allons passer la nuit. Nous nous installons, allons faire un tour pour observer le paysage (toujours un peu gâché par les éoliennes) pendant que Matar se lance dans la préparation du dîner. Après le repas, nous nous installons pour passer la nuit à la belle étoile. En guise de matelas et de couverture, de vieilles étoffes sentant le dromadaire. Le calme règne autour de nous et la pleine lune éclaire cette nuit qui s’annonce très tranquille. Et bah non, le vent se lève et soulève le sable qui nous recouvre peu à peu et nous fouette le visage. C’est très désagréable mais ce n’est pas tout. Un chien du village voisin s’invite et ne trouve pas d’autre occupation que de hurler une bonne partie de la nuit. La nuit se transforme peu à peu en véritable calvaire.

 

 

Le 02/06/12 : Après un réveil et un petit déjeuner ensablés, nous remontons sur nos dromadaires. Le soleil chauffe, nous retraversons le désert jusqu’au point de rendez-vous avec la jeep. Après une pause déjeuner encore bien longue, la  jeep vient nous récupérer et nous ramène à Jaisalmer.
Nous prenons une bonne douche, surfons un peu sur le net pour donner quelques nouvelles et nous  reposons en attendant de nous rendre à la gare pour prendre le train de 23h30 en direction de Jodhpur, notre correspondance pour Pushkar.
Au final, le Camel Safari s’est avéré sympa mais sans plus. Par contre le prix que nous avons payé semble vraiment excessif par rapport au service fourni. Si c’était à refaire, nous le ferions surement différemment.

Bon à savoir :
- Nous avons payé 3000 Rs/pers (42€) pour 2 jours / 1 nuit dans le désert, à dos de dromadaire.
- Le train de nuit met 6h pour rejoindre Jodhpur depuis Jaisalmer. La place en compartiment Sleeper sans climatisation coûte environ 200 Rs.

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