CN - Beijing

Du 21 au 28 Novembre 2011

Le 21/11/11 : Nous arrivons dans le pays le plus peuplé du monde : La Chine.
Nous atterrissons dans l’après midi, après 4h de vol depuis Tokyo, à l’aéroport international de Beijing, plus communément appelé Pékin (en France). Premiers constats : il fait froid (on vient de passer de 22°C à 7°C), les Chinois ne parlent pas beaucoup l’anglais, lorsqu’ils le parlent, c’est assez difficile de les comprendre et ils ne sont pas très accueillant aux premiers abords.
On se débrouille pour rejoindre notre auberge, le Dreams Travel Hostel qui se trouve dans le quartier animé de Dongcheng mais nous n’irons pas plus loin pour aujourd’hui car la fatigue pèse. On se rend compte que nous ne pouvons pas avoir accès à de nombreux sites Internet car ils sont censurés en Chine et notamment notre blog. Nous ne pourrons donc pas poster nos articles tant que nous serons en Chine, sauf si entre temps nous trouvons une solution.

Le 22/11/11 : Nous avons ressortis nos bonnets, nos gants et nos blousons… ça faisait longtemps ! Nous partons voir la place Tian’anmen, le mausolée du président Mao, la Cité Interdite ainsi que les alentours. Beijing est une très grande ville et nous prenons donc des bus pour nous déplacer. Les bus sont un peu ancien mais ne coûtent rien (1 Yuan par trajet soit 0,12€), par contre il vaut mieux connaître le nom en chinois de son arrêt car sinon c’est difficile de s’y retrouver et le chauffeur ne parle pas un mot d’anglais. La place Tian’anmen est gigantesque. Tout autour il y a des gros bâtiments bien costauds, au milieu le mausolée du président Mao et en face, la Cité Interdite qui abrite le palais de l’empereur. Le ciel est gris, il y a un épais voile au dessus de nos têtes et beaucoup de touristes chinois. Les gens nous regardent d’un air curieux et il y en a même qui nous prennent en photo discrètement. Est-ce à cause de nos bonnets boliviens ou simplement parce que nous sommes européens… on ne sait pas vraiment ! On se balade un peu dans les alentours afin de voir comment se comportent les Pékinois puis nous allons visiter la Cité Interdite alors que le voile s’est estompé pour faire place à un ciel bleu. Nous traversons toute la cité en nous frayant parfois un chemin à travers la foule, contemplons les différents temples et jardins puis ressortons par la Porte Nord. La visite est intéressante mais le froid ne nous encourage pas à flâner trop longtemps dans la cité.
Nous nous rendons ensuite au Jingshan park où se trouve un temple en haut d’une colline qui permet d’avoir une vue sur la cité toute entière, ainsi que sur la ville de Pékin. Nous allons ensuite faire un tour dans la rue piétonne des grands magasins puis nous nous écartons un peu pour rentrer dans un petit marché où l’on vend des souvenirs, de la nourriture et des scorpions amuse gueule qui bougent encore (on n’a pas trop faim sur le coup). Les vendeurs nous interpellent sans cesse et certains même s’accrochent à nos bras pour nous empêcher d’avancer temps que nous n’avons rien acheté. C’est assez marrant même s’il est difficile de s’en sortir car les Chinois sont tenaces. La nuit tombe, nous rentrons à l’auberge nous réchauffer.
Pour le dîner, nous décidons de tester la spécialité de Pékin : le Canard laqué. Sur les conseils de la réceptionniste de l’auberge, nous nous rendons dans un restaurant spécialisé. Nous avons de la chance car l’une des serveuses parle un peu l’Anglais et sur le menu, il y a des photos pour chaque plat. La commande est passée, la peau croustillante et les lamelles de viande sont servies accompagnées de petites crêpes. On y roule les morceaux de canard après y avoir déposé quelques brins de ciboulette et émincés de concombres et les avoir trempés dans une sauce de soja épaisse et sucrée… Tout ça arrosé d’une bière chinoise. Nous nous régalons pour presque rien car ici les restos coûtent vraiment pas chers.

Le 23/11/11 : C’est parti pour la découverte d’une nouvelle merveille du monde. Il y a plusieurs sites qui permettent d’accéder à la Grande Muraille de Chine depuis Pékin. Nous choisissons le site de Mutianyu qui d’après nos sources, est moins touristique que celui de Badaling et plus proche que celui de Simatai/Jinshanling. Ca semble être un bon compromis. Comme nous sommes en basse saison, il n’y a pas de bus qui se rendent directement de Pékin à Mutianyu. Nous prenons donc le Bus 916 qui nous dépose à la ville de Huairou. Arrivé dans cette ville, un chinois qui se trouvait à bord du bus nous indique qu’il faut descendre au prochain arrêt. Nous nous exécutons et lui aussi descend avec nous et nous propose ses services pour nous amener en voiture au site de Mutianyu (à 30km de là). Fred qui s’était renseigné la veille sur les façons de rejoindre le site et les prix pratiqués, rentre en négociation avec ce Chinois qui a l’air plutôt sympa. Il faut savoir qu’en Chine, il commence par t’indiquer un prix qui est au minimum 3 fois supérieur au prix réel puis lorsque tu leur proposes un prix (nettement plus bas), un son étrange sort de leur bouche et tu as l’impression que le ciel leur tombe sur la tête… mais au final tu finis toujours par trouver un terrain d’entente proche de ton prix. La stratégie ultime si vous n’arrivez pas à vous mettre d’accord : faire semblant de s’en aller et là il te rattrape à tout les coups car un Chinois est toujours prêt à faire une vente (si le prix reste correct bien sur). Au final, on obtient la course pour 50 ¥, ce qui est raisonnable, et une fois sur place, il nous explique où acheter les billets, comment monter jusqu’au mur ainsi que le trajet à faire… ça c’est du service :)
Il y a 2 façons de rejoindre la muraille, soit par télésiège (qui d’ailleurs dénature un peu la beauté du site), soit à pied à travers la forêt. On choisit, bien sur la 2nde solution. La section que l'on peut visiter s'étend sur environ 3 km et 24 tours de guet jalonnent le parcours. Il n’y a pas un nuage dans le ciel, pas beaucoup de touristes, les paysages sont superbes et on peut voir la muraille serpenter au loin sur les crêtes. C’est merveilleux ;) On s’écarte même un peu de la zone autorisée, là où la muraille est recouverte de végétation et où il n’y a pas un bruit. Encore une fois, la magie opère. En redescendant, on se fait harceler par les vendeurs de souvenirs (normal), on renégocie une voiture pour nous ramener au bus (40 ¥ cette fois) et on rentre à l’auberge après une bien belle journée et plein d’images en tête.

Le 24/11/11 : Nous optons pour la visite du Palais d’Eté qui est considéré comme l’une des attractions principales de Beijing et qui se trouve un peu excentré. Le Palais d'Eté était le lieu de villégiature de l'empereur et de sa famille. Il fait maintenant parti du patrimoine mondial à l’UNESCO. Il est immense et est principalement dominé par la Colline de la longévité et le Lac Kunming. Cependant, nous nous rendons rapidement compte que nous ne sommes pas à la meilleure saison pour visiter le Palais d’Eté car la végétation est en sommeil, ce qui rend les jardins un peu tristounets. De plus, le froid est de la partie et nous fait abandonner l’idée de faire le tour du lac. Nous nous concentrons donc sur les lieux importants du Palais et profitons des magasins de Souvenir pour nous réchauffer un peu.
Nous ressortons avec un peu de regrets et décidons de prendre le Métro pour rejoindre le centre. Celui-ci est moderne, propre, très simple d’utilisation et très peu cher (2¥ / trajet). Nous nous arrêtons au niveau du lac HuHai et continuons à pied en traversant les rues piétonnes ou bars et petits magasins se succèdent. Au fur et à mesure que nous nous baladons, nous nous apercevons qu’il y a de nombreux toilettes publiques dans les rues de la ville et que ceux-ci sont souvent placés aux entrées des HuTong. Un HuTong est un quartier de vie composé de passages étroits et de ruelles, et d’habitations emmurées possédant une cour carrée dans lesquelles vivent des familles entières. Les maisons n’étant pas équipées de toilettes, les personnes vivant dans les Hutong utilisent les toilettes publiques pour leurs besoins quotidiens, ce qui explique le nombre incroyable de toilettes publiques que l’on reconnaît à l’odeur plusieurs dizaines de mètres avant de passer devant. On nous racontera même qu’en été, lorsqu’il fait très chaud, les habitants des Hutong sortent leur lit et dorment dans le passage à la belle étoile.
L’un des autres caractères de Pékin est la circulation anarchique qui règne dans les rues. Le nombre de voiture est assez important et ça klaxonne dans tous les sens pour éviter piétons et cyclos. Une autre façon très répandue de se déplacer, c’est le vélo et la mobylette électrique qui remontent parfois à contre sens les rangées de voiture ou zigzaguent au milieu des piétons qui tentent leur chance au passage piéton. Tout ça aromatisé par des odeurs venues de nulle part et des raclages de gorge incessant qui sont suivis de magnifique crachas. C’est aussi ça la Chine et on s’adapte plutôt bien.
De retour à l’auberge, nous croisons une Française qui vit à Pékin depuis plusieurs mois et qui nous propose de se joindre à elle et ses amies pour le dîner. Elles nous font découvrir plusieurs plats typiques et nous font partager leurs connaissances sur ce grand pays. Nous finirons ensuite dans un bar qui sert des Pastis à 10¥… Pastis en Chine, bah Pastis quand même !

Le 25/11/11 : Nous nous rendons au Zoo de Beijing afin d’y voir les Pandas géants mais ceux-ci semblent paresseux et ont pour seule activité de dormir en nous tournant le dos. Nous ferons plusieurs passages devant leurs enclos mais à part quelques légers mouvements, nous n’obtiendrons rien de plus. On dirait des grosses peluches. Le panda est la mascotte nationale et une multitude d’articles sont à son effigie. Partout on nous propose des bonnets pandas, des peluches pandas, des portes monnaie pandas, des Fiat pandas, etc… On continue notre promenade dans le zoo pour voir les autres animaux : loups, ours, rhinos, hippos, reptiles, éléphants, girafes… Le zoo paraît assez vieux et pas très bien entretenu mais au moins on aura vu les Pandas et c’est le plus important.
Nous prenons ensuite le Métro, faisons deux changements puis finissons à pied pour arriver au Parc Olympique qui a accueilli les JO d’été 2008. Il est démesuré, les chinois ont vraiment fait ça en grand. On passe juste à côté des sites phares : le Cube d’eau qui est le Centre national de natation, et le stade Olympique appelé le nid d’oiseaux en référence à sa structure si particulière.
En soirée, nous nous attardons à goûter l’eau de vie chinoise et ses 43° mais nous n’apprécions que légèrement la saveur chimique qui s’en dégage. On est loin de notre bonne vieille gnole française mais ça a au moins le mérite de nous réchauffer en ces temps frisquet. Un peu plus tard, le bus nous dépose à Sanlitun Bar Street, où nous comptons passer la nuit. Il s’agit de la rue des bars et boîtes réputée de Beijing. L’avantage principal est la gratuité de l’entrée. Les bars proposent tous des concerts Live et les boîtes se succèdent sur les différents étages d’un immeuble. Nous faisons notre petit tour, changeons d’ambiance à notre gré, croisons des Chinois très sympas qui jouent à un jeu d’alcool avec une bouteille de Chivas (sacrilège), mais aussi des étudiants étrangers et des expat’. Au petit matin, nous finissons attablé sur l’un des nombreux stands qui envahissent la rue, à fringaler des nouilles et des brochettes. Une soirée inoubliable à Pékin !

Le 26/11/11 : Nous nous levons vers 14h30 après nous être couchés entre 7h et 8h le matin même. Ce sera donc une journée Récup bien méritée après les 4 jours intenses que nous venons de passer. Notre seul objectif est d’acheter des billets de trains afin de partir le lendemain pour rejoindre Suzhou. Mais nous nous y prenons trop tard et tous les trains de demain sont complets. Il reste des places en Hard Seat dans le train de Lundi avec un départ à 19h30 et une arrivée le Mardi à 9h30, soit 14h de train pour parcourir environ 1200 km (ça c’est du rapide). Ca nous ira… Nous nous rendons donc à la gare pour faire l’achat. Tout se passe bien, il y a un guichet spécial pour les étrangers et nous avions assuré nos arrières en demandant au réceptionniste de l’auberge de nous noter sur un papier et en Chinois, toutes les infos nécessaires à la réservation. Les trains en Chine proposent plusieurs niveaux de confort : les places assises en Hard Seat ou Soft Seat qui ne coûtent pas très cher, et les couchettes en Hard Sleeper et Soft Sleeper qui forcément coûtent plus cher. Nous verrons bien ce que donneront nos Hard Seat même si nous avons déjà entendu plusieurs rumeurs à leurs propos…
Le soir, nous allons boire une bière dans un bar un peu caché mais bien connu, qui se nomme Le Temple et qui propose un concert live d’un groupe de ska chinois. Ca laque pas 3 pattes à un canard mais l’ambiance est détendue et à part la fumée de cigarette qui est gênante (ce n’est pas encore interdit dans les lieux publiques ici), on passe un moment sympa.

Le 27/11/11 : C’est Dimanche et nous décidons d’aller nous balader dans le quartier juste pour voir en toute simplicité ce que font les habitants de Pékin un Dimanche. Tout est ouvert (contrairement à chez nous) et beaucoup se rendent aux Temples pour prier. A part ça, bah pas grand-chose :) Il n’y a pas beaucoup de parcs dans la ville, c’est plutôt béton.
Pour le dîner, nous testons les œufs de cent ans qui sont des œufs de cane conservés pendant 100 jours dans un mélange d'argile, de paille hachée et de chaux vive. Ca donne aux œufs, une teinte verdâtre ou violâtre translucide. L’aspect n’est effectivement pas des plus appétissants mais le goût n’est pas désagréable. Pour notre dernière soirée à Beijing, nous retournons boire un Pastis.

Le 28/11/11 : Nous bouclons nos sacs, les déposons au Luggage Storage de l’auberge et partons visiter le Temple des Lamas qui est un temple bouddhiste tibétain qui hébergeait, à l’époque, jusqu'à 300 lamas (pas les animaux mais les moines tibétains) qui avaient des rapports très privilégiés avec l'empereur. Ils étaient, dit-on, les seuls à pouvoir le regarder dans les yeux (hum… très intéressant). Il comporte aujourd’hui plusieurs pavillons dans lesquels sont exposés une multitude de bouddhas. L’un d’eux est même répertorié dans le Guinness World Record Book car il atteint 18m de haut. Les visiteurs viennent se prosterner devant chaque Bouddha en s’inclinant 3 fois successivement et en donnant en offrande 3 bâtons d’encens, à chaque fois. On comprend mieux pourquoi il y a des dizaines de boutiques vendant de l’encens à proximité du Temple. Sur le chemin du retour menant à l’auberge, nous nous arrêtons devant une sorte de pâtisserie (le terme est un peu présomptueux) et nos yeux sont attirés par ce qui ressemble à des flancs normands. Ca nous rappelle des souvenirs et nous craquons, enfin plutôt croquons. L’aspect est bien identique mais le goût ne l’est pas vraiment. Les Chinois sont les rois de la copie. Ils copient tout, vraiment tout, mais pas avec la même qualité que l’original. Il faut vraiment faire attention à ce qu’on achète ici et se dire que ça ne tiendra pas longtemps ou que le goût sera différent :)
En début de soirée, nous partons prendre notre train pour SuzHou. Nous arrivons à la gare, passons les points de Contrôle des bagages et nous dirigeons vers notre salle d’attente. On se croirait presque dans un aéroport ! Nous découvrons une salle d’attente bondée de Chinois qui semble t’il prendront le même train que nous. Mais comment est-il possible de mettre autant de gens dans un train ? L’embarquement ouvre, les voyageurs passent les uns après les autres en présentant leur billet puis se dirigent vers le quai où stationne le train. Nous suivons la foule, trouvons notre voiture mais laissons les locaux s’installer en premier. Là encore il y a un contrôleur à chaque voiture qui vérifie les billets. On finit par monter, toutes les places sont prises (sauf les nôtres), il y a des bagages dans tous les sens et même des gens debout au milieu de l’allée. On arrive, avec difficultés, à caler nos 2 gros sacs puis nous installons sur nos sièges durs. Ce sont des rangés de 5 (3+2) qui se font faces. Les sièges sont droits et étroits et on ressent bien cette promiscuité dont on nous avait parlé. On se rencontre alors à ce moment là que le trajet ne va pas être une partie de plaisir. Bien sûr nous sommes les seuls étrangers et certains Chinois doivent se demander ce que nous faisons dans cette galère. Le train part, 14h sont prévues pour parcourir 1200 km, les kilomètres défilent lentement et on découvre cette atmosphère si particulière. Les détritus sont jetés à même le sol au milieu des crachas. Ca fume (énormément) entre les voitures. Ca parle fort et toute la nuit, ce qui rend le sommeil encore plus difficile. Notre voisin se lancera même dans un monologue qui durera plus de 3h (entre 23h et 2h). Impossible de trouver une position convenable pour dormir, du coup on somnole par intermittence. Au bout d’un moment on ressent des douleurs dans tout le corps, mais le temps passe et le soleil pointe le bout de son nez, ce qui est plutôt bon signe pour nous. Encore quelques heures et nous finissons par arriver sain et sauf à la gare de Suzhou, mais complètement anéantis par la fatigue. Ce fut une belle expérience que nous ne regrettons pas mais que nous ne reproduirons probablement pas :)

Bon à savoir :
- Ni Hao signifie « bonjour »
- Ne pas suivre les étudiantes Chinoises rencontrées par hasard dans la rue et qui vous proposent d’aller boire un verre. C’est souvent une arnaque pour votre portefeuille.

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